Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/483

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contenait près de trois cents qui reposaient tranquillement sur leurs œufs.

» Les Fous arrivent vers le milieu de février ou le commencement de mars, pour repartir en octobre. Dans certaines années, quelques-uns restent tout l’hiver. Les nids, composés de varech et d’herbes marines, et généralement placés à nu sur le roc ou par terre, sont élevés en forme de cône tronqué ayant une vingtaine de pouces de diamètre à la base, et terminés par une cavité peu profonde. Au sommet de l’île, on voit dans le tuf de nombreux trous que les Fous ont creusés en arrachant l’herbe et les autres matériaux propres à leurs nids. Ces derniers sont établis partout où les oiseaux ont pu trouver de la place ; mais en plus grande quantité vers le haut. Quelques-uns, simplement posés sur la surface du roc ou dans des fissures, ont été occupés depuis plusieurs années de suite, et sont empilés à une hauteur de trois jusqu’à cinq pieds ; dans ce cas, ils s’appuient toujours contre le rocher. Ils ne renferment chacun qu’un œuf qui n’a rien de bien particulier : d’une forme ovale allongée, d’un blanc bleuâtre sombre, et recouvert d’une enveloppe calcaire, il présente ordinairement quelques taches sales d’un jaune brun. Après tout, il n’est guère ménagé par les oiseaux eux-mêmes : car lorsqu’ils se posent, s’enlèvent ou sont troublés par quelque intrus, ils le repoussent brutalement, et assez souvent le foulent aux pieds.

» Lorsque les Fous couvent, on peut en approcher à un mètre et quelquefois même jusqu’à les toucher. Quand on avance sur eux, ils se contentent d’ouvrir le