Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/494

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parti. Alors nous nous décidâmes à détourner l’eau de la pierre ; mais une seconde fois, il plongea, et après de nouveaux tours et détours, songea enfin tout de bon à battre en retraite. Cependant il reparut encore un peu plus loin à la surface et s’envola. Je m’étonnais qu’il n’eût pas tout d’abord fait usage de ses ailes, puisqu’il pouvait nous échapper bien plus vite au travers des airs qu’au milieu de l’eau. Cette chasse nous procura une nouvelle et rare occasion de l’observer quand il fuit sous ce dernier élément, et dans une circonstance où probablement il subissait l’empire d’une grande terreur. Il volait çà et là, au travers de l’étroite nappe ou mare, absolument de la même manière que vole un oiseau dans un espace circonscrit de l’atmosphère ; toutefois avec moins de rapidité, et commençant par plonger, il paraissait couvert de légers globules d’air qui lui adhéraient au-dessus du corps.

» Lorsqu’il est blessé, le Cincle fuit ordinairement sous l’eau et tâche ainsi de gagner le bord, où il se blottit parmi les pierres et sous la rive ; et pour peu qu’il lui reste de vie, on est sûr qu’il s’y cachera si bien, qu’il faudra de bons yeux pour le retrouver. Sous ce rapport il ressemble beaucoup à la poule d’eau. — Dans l’hiver de 1829, j’en tirai un sur l’Almond, qui s’envola de l’autre côté, entra dans l’eau d’un pas tranquille, plongea et ressortit à quelque distance, sous une rive où je le pris, après avoir traversé le courant, qui était en partie gelé. Un autre conserva juste assez de force pour fuir sous un pont du Yarrow, dans un trou profond, à moitié rempli d’eau et à la surface duquel je