Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/500

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sur la limite des deux familles des turdidés et des myrmothéridés[1], bien qu’au fond plus étroitement allié à la grive qu’à la brève, mais d’un autre côté, par le chamæza[2], se rapprochant peut-être un peu davantage de cette dernière. Les organes digestifs du Cincle sont exactement les mêmes que ceux des grives et autres genres voisins ; pourtant ils ne rappellent en rien ceux des oiseaux piscivores, attendu que l’œsophage est étroit, et l’estomac un véritable gésier. Comme la nature l’a destiné à se nourrir d’insectes aquatiques et de mollusques qui adhèrent aux pierres sous l’eau, cet oiseau, dans son ensemble, est organisé pour y descendre à de petites profondeurs et s’y maintenir pendant une minute ou deux : en conséquence, il a les plumes serrées, médiocrement longues, ainsi que la queue et les ailes, celles-ci, en outre, étant larges et puissantes. Son bec, que n’embarrassent ni poils ni barbules, est façonné pour pouvoir saisir de petits objets et les détacher des pierres. Par ses pieds faits comme ceux des grives, mais proportionnellement plus forts, il établit le passage entre les oiseaux de terre à bec mince, et les palmipèdes, de même que le roi-pêcheur semble les unir aux oiseaux plongeurs du même ordre.

La seule observation propre aux mœurs du Cincle d’Amérique que j’aie à vous présenter est la suivante, et je la dois à l’obligeance du docteur Townsend : Cet oiseau, dit-il, fréquente les clairs ruisseaux qui descen-

  1. Les Grives et les Fourmiliers.
  2. Genre de Passereaux de l’Amérique du Sud.