Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/511

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verger, il prenait sa course vers l’Ohio, et ce n’était pas sans peine qu’on le ramenait à la maison. Dans une de ces escapades, il s’absenta toute la nuit, et je crus bien que nous ne le reverrions plus ; mais je reçus avis qu’on l’avait rencontré faisant route vers un étang qui n’était pas très loin de chez nous. Prenant avec moi mon meunier et six ou sept domestiques, je me dirigeai de ce côté ; et nous l’aperçûmes en effet sur l’étang, où il s’ébattait à son aise, en ayant l’air de nous narguer tous. Pourtant, après l’avoir longtemps poursuivi, nous réussîmes à le pousser près du bord, où nous le rattrapâmes. — Mais ces oiseaux favoris, de quelque espèce qu’ils soient, finissent toujours mal : par une nuit sombre et pluvieuse, un domestique ayant négligé de fermer la porte, Trompette s’esquiva, et depuis lors je n’en ai jamais entendu parler.

Des mœurs de ce noble oiseau au temps des amours, non plus que de son nid, du nombre des œufs et de l’éclosion des petits, je ne puis absolument rien vous dire. Si jamais j’ai l’occasion de m’instruire là-dessus, croyez que je vous communiquerai avec grand plaisir le résultat de mes observations. Seulement le docteur Richardson nous apprend que cette espèce de Cygne est la plus commune dans l’intérieur des terres où l’on va chercher les pelleteries ; qu’elle niche au Sud, jusqu’au 61e degré de latitude, mais généralement en deçà du cercle polaire arctique, et que, dans ses migrations, elle précède d’ordinaire les oies de quelques jours.



FIN.