Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/190

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Le chef du district de Midongy dans sa correspondance avec le chef de province, ne dit pas tout, mais il en dit cependant suffisamment pour qu’un supérieur aussi expérimenté que M. Benevent ait pu se rendre compte de la dureté employée à l’égard des indigènes.

Or d’après les ordres et les correspondances du chef de province, d’après celles des chefs de poste du district de Midongy, ces chefs, outre la responsabilité de leurs actes directs, ont assumé celle des sévices exercés sur les indigènes par les partisans sous leurs ordres.

J’ai déjà dit combien était redoutable l’action des partisans, accomplissant les missions dont ils étaient chargés dans leur seul intérêt personnel, violentant, pillant. Ayant l’oreille de l’autorité, ils dénonçaient leurs ennemis comme coupables de détentions d’armes, de fraudes en matière d’impôt, ou se faisaient acheter leur silence. Crus sur parole ils expliquaient, au retour de leurs expéditions, leurs méfaits, les meurtres commis, par la prétendue nécessité de se défendre, ou les tentatives de fuite des gens arrêtés. Ainsi, les chefs de poste, soit par leur propre action, soit souvent par celle des partisans, exerçaient une autorité qui empruntait ses procédés à la tradition la plus barbare.

Des excès commis par les partisans, j’en ai déjà rapporté des exemples ; j’en veux maintenant donner de topiques, parce qu’ils ont été constatés, dénoncés par des officiers eux-mêmes.

Le capitaine commandant à Tsivory en 1904 (aujourd’hui général) adressait au commandant du cercle de Fort-Dauphin, une liste de griefs, dressée contre les partisans de Befotaka par des indigènes