Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/200

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asphyxiés dans leur prison, exécution du partisan Tiavanga, nulle trace ne fut trouvée dans les rapports, soit du chef de district, le lieutenant Bourès, soit du chef de la province, le capitaine Dardaine ; les faits furent soigneusement dissimulés au gouvernement général.

Nous avons vu les prescriptions de la province de Farafangana relatives aux indigènes demandant des passeports, en vue de porter plainte auprès des autorités supérieures. Ces passeports ne devaient être délivrés qu’aux plaignants ayant payé la totalité de leurs impôts. C’était mettre un obstacle grave à la liberté des indigènes qui avaient des griefs à exposer.

Quand ces griefs étaient patents, l’histoire du gouverneur indigène Ramalama montre comment satisfaction était accordée à des plaintes reconnues légitimes.

Dans le district de l’Ikongo, le commandant de la province de Farafangana (en 1903) avait donné aux Tanala de la forêt un gouverneur indigène, né dans le pays : Ramalama. Comme tout noir investi d’une autorité, Ramalama ne l’exerçait qu’à son profit personnel : l’exaction était la raison de son administration.

Habitués à la tyrannie, les Tanala supportèrent d’abord avec patience les fantaisies de leur gouverneur, puis, excédés, adressèrent au chef de la Province de nombreuses plaintes. Quarante-deux de ces plaintes, dit un rapport officiel, reconnues en partie fondées, relevaient des violences, des exactions de toutes sortes commises par Ramalama (août 1904). Que fit M. Benevent, chef de la province de Farafangana, à qui une enquête avait