Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/147

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La Baronne.

Que vous dirai-je ? Je m’étais sottement imaginée que le mariage de Fernande n’était pas étranger au départ du jeune homme. Parlait-il de vous quitter avant la demande d’Outreville ?

Madame Maréchal, frappée.

Non… et c’est le jour même qu’il a donné sa démission… Mais non, il n’a appris le mariage que ce matin.

La Baronne.

Vous voyez bien ! Et, à moins de supposer que Fernande ne le lui ait annoncé hier, ce qui est impossible…

Madame Maréchal, très émue.

Pourquoi impossible ?

La Baronne.

Dame ! il faudrait admettre que ce garçon ne lui est pas indifférent, ce que je ne veux pas croire. — Ce n’est pas l’embarras ; elle vient de me le recommander avec une chaleur un peu surprenante de la part d’une personne ordinairement si mesurée

Madame Maréchal.

Vraiment ?

La Baronne.

C’est une petite tête résolue.

Madame Maréchal.

Je la connais ! Et ce Gérard… M’aurait-on jouée à ce point ?

La Baronne.

Ne nous hâtons pas pourtant…