Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Fernande.

M’oublier ?.. (À Giboyer.) Croyez bien, monsieur, que je ne suis coupable d’aucune coquetterie. Le hasard seul a fait naître entre nous une espèce d’intimité que je regrette profondément, puisqu’il devait en sortir pour M. Gérard autre chose que de l’amitié.

Maréchal.

C’est bel et bon, mais le mal est fait. Eh bien, ça me désole. Je fais le plus grand cas de ce jeune homme, moi. C’est un garçon de rare mérite et d’une élévation de sentiments plus rare encore.

Fernande.

Tu ne lui rends pas plus justice que moi.

Maréchal.

Il est pauvre, tant mieux ! Bref, il ne dépend que de toi qu’il soit mon gendre. (À Giboyer.) Vous ne vous attendiez pas à celle-là, hein ? (À Fernande.) Eh bien, acceptes-tu ?

Fernande.

Oui, mon père.

Giboyer.

Ah ! mademoiselle, merci ! je cours lui apprendre…

Le Domestique, annonçant.

M. Gérard.

Giboyer.

Ah ! les amoureux !… Il voulait partir sans vous revoir !

Maréchal, bas.

Chut ! laissez-moi faire ! (Il s’assied sur le fauteuil au milieu de la scène ; Fernande debout derrière lui.) — Qu’il entre !