Jusqu’à un certain point. Voilà un brave garçon qui dispute au trépas une brune adorable ; on lui rend une Eurydice poivre et sel !… Il y a évidemment substitution de personne ; c’est la seule cause de nullité que reconnaisse le Code ; ne soyons pas plus sévères que lui.
Comme vous êtes tous les mêmes ! Soyez donc bonne, intelligente et sincère ; évertuez-vous à vous rendre digne de votre maître futur ; préparez-lui une compagne dévouée, un gardien fidèle de son honneur ; pauvres sottes ! Ce n’est rien de tout cela qui le touche ; c’est la nuance de vos cheveux ou la courbe de votre nez. Devenez coquettes, frivoles, égoïstes, son amour n’en diminuera pas, au contraire ; mais gardez-vous d’un cheveu blanc ou d’un grain de petite vérole, car tout votre bonheur s’écroulerait et votre mari vous dirait tranquillement : « J’en suis bien fâché ; il y a substitution de personne… » Et vous, que j’avais la naïveté de plaindre tout à l’heure !…
Permettez… il n’est pas question de moi dans tout cela, mais de Valincourt.
Que vous excusez, que vous approuvez, que vous imiteriez le cas échéant. Ayez au moins le courage de votre opinion.
Tâchons de nous entendre : à qui faites-vous le procès, à Valincourt ou à moi ?