Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Aline.

Ah ! madame la marquise, mon frère m’a bien souvent parlé de vous.

Annette.

Merci, monsieur André.

Elle lui tend la main.
André, à Lucien.

Ah çà ! tout le monde s’embrasse, excepté nous ; c’est injuste.

Lucien, avec emphase.

Dans mes bras, sur mon cœur !

Ils s’embrassent et puis se regardent.
André.

Tu es toujours le même, toi… toujours jeune !

Lucien.

Vingt-huit ans, pas d’infirmités !… Mais, toi, mon pauvre ami, tu t’es furieusement bronzé, sans compliment.

André.

Dame ! j’étais déjà ton aîné à l’École, et, depuis, j’ai fait toutes les campagnes de la misère, qui comptent triple.

Tenancier.

Tu as mené la vie dure, mon pauvre garçon ?

André.

Oui ; mais j’ai été plus dur qu’elle, et, aujourd’hui, je peux me dorloter… relativement. Tel que vous me voyez, je vais être bourgeois de Paris. Je vais louer un logement