Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/417

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André.

Non.

D’Estrigaud.

Qui vous arrête ?

André, avec embarras.

Mais… je ne peux rien conclure sans savoir le nom de l’acquéreur.

D’Estrigaud.

Pourquoi ?

André.

Dame ! j’ai une responsabilité envers le gouvernement espagnol, et j’ai besoin de savoir à qui je vends.

D’Estrigaud.

Vous vendez au baron d’Estrigaud, qui endosse votre responsabilité et vous en décharge. N’en demandez pas davantage.

André.

Au fait, c’est assez vrai. Le surplus ne me regarde pas ; tant pis pour vous si… Eh bien, non ! C’est une capitulation de conscience inacceptable ! Je sais à qui vous vendez, et toutes les escobarderies du monde ne feront pas que je l’ignore.

D’Estrigaud.

Qui vous l’a dit ?

André.

Personne ! mais c’est bien difficile à deviner ! Qui peut offrir trois millions de ma concession, sinon sir James Lindsay ?