Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/421

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peut le découvrir d’un moment à l’autre, et alors un esclandre !…

André.

Oui, vous aviez raison… il n’y a plus place à l’hésitation. Mon premier devoir est de sauver ma sœur.

D’Estrigaud.

C’est ce que je pense.

André.

Je ne suis pas un Brutus, moi… Si j’étais seul en cause, je ferais le sacrifice… tout inutile, tout absurde qu’il est… Je le faisais, vous en êtes témoin ! Mais, diable ! je n’ai pas le droit de sacrifier ma sœur à mon chauvinisme. N’est-ce pas votre avis, à vous qui êtes un homme d’honneur ?

D’Estrigaud.

Complètement.

André.

D’ailleurs, ce marché… qui ne fait de tort à personne, il faut bien le reconnaître ! ce n’est pas même moi qui le conclus, c’est vous !

D’Estrigaud.

Parbleu ! — Enfin, si cet argent doit vous brûler les doigts, il y a une chose bien simple : ne prenez que la dot de votre sœur et laissez-moi le reste.

André, embarrassé.

Oh ! mon Dieu !…

D’Estrigaud.

À tant faire que mettre les doigts au feu, vous préférez en retirer les marrons, n’est-ce pas ?