Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/426

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Lucien.

Donne-la-moi !

Aurélie.

Non.

Lucien.

Je vous demande pardon de cette scène, messieurs ; mais Aline est le nom d’une personne à qui tous nos respects sont dus, et sur la réputation de laquelle il ne doit pas planer une ombre… de mademoiselle Lagarde.

Aurélie, à André.

Ah ! monsieur, si j’avais su !

Lucien.

Voyons la lettre. (Aurélie la lui donne. Il l’ouvre et éclate de rire.) Parbleu ! elle est bonne ! C’est la lettre à papa.

D’Estrigaud.

Quelle lettre à papa ?

Lucien.

Une vieille lettre d’amour que j’ai trouvée il y a quinze jours, que je me réservais de réintégrer respectueusement dans la poche de mon auteur, sans la lire, et dont la jalouse Aurélie s’est emparée. Je la croyais bien perdue.

D’Estrigaud, bas, à André.

J’ai toujours votre parole ?

André, de même.

Oui… Tant pis !

Lucien, regardant la lettre.

C’est, en effet, signé Aline.