Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/435

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Navarette.

M. Tenancier !… Faites entrer. (Seule un moment.) Un important auxiliaire à gagner, ce bonhomme ! Allons, toutes voiles dehors.



Scène III

NAVARETTE, TENANCIER.
Tenancier.

Excusez-moi, madame, de vous importuner jusqu’ici ; j’avais hâte de causer avec vous ; on m’a dit chez vous que je vous trouverais chez le baron, et, malgré ma répugnance à me rencontrer avec lui…

Navarette.

Il est sorti, monsieur ;

Tenancier.

C’est ce que j’ai su en bas et ce qui m’a tout à fait décidé à monter. Ma fille m’a raconté la scène d’hier, l’odieux guet-apens dans lequel on l’avait attirée, votre admirable conduite, madame…

Navarette.

Ce que j’ai fait, monsieur, toute honnête femme l’eût fait à ma place, et j’ai la prétention d’être une honnête femme… N’est-ce pas notre seule réconciliation possible avec l’honneur, pauvres déclassées que nous sommes ?

Tenancier.

Ma fille vous tient en haute estime, madame et je vois qu’elle a raison… Mais parmi les vertus viriles, il en est