Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/45

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Le Marquis.

Dans quelques jours

Maréchal.

Je ne dormirai pas d’ici là. Je puis vous avouer ma faiblesse, à vous : j’aime la gloire.

Le Marquis.

C’est la passion des grandes âmes.

Maréchal.

Suis-je tout à fait des vôtres à présent ?

Le Marquis.

Tout à fait.

Maréchal.

Eh bien, permettez-moi de vous appeler Condorier, comme vous m’appelez Maréchal. C’est un enfantillage, si vous voulez…

Le Marquis.

Faites donc. Vous me rendrez mon titre quand vous en aurez un.

Maréchal.

Ah ! voilà comme je comprends l’égalité : c’est la bonne, c’est la vraie.

Dubois, entrant.

Un homme assez mal mis prétend que M. le marquis lui a donné rendez-vous.

Le Marquis.

Dans un moment. (À Maréchal.) Je suis fâché de vous renvoyer, mon cher ; mais c’est une grosse affaire qui m’arrive.