Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/452

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D’Estrigaud.

Et si c’en était une ?

André.

Avant de l’accepter, je vous demanderais la permission de convoquer un tribunal d’honneur, et, s’il se trouve un galant homme pour décider qu’on peut croiser le fer avec vous, je suis à vos ordres.

D’Estrigaud.

Vraiment ? — Et que lui diriez-vous, à votre tribunal d’honneur ?

Tenancier.

Je lui raconterais, moi, que, pour réparer vos coups de Bourse, vous n’hésitez pas, à courir la dot par le guet-apens.

Lucien.

Je lui raconterais, moi, que vous menez sur le terrain les gens que vous voulez tuer, en leur laissant croire qu’il s’agit d’un duel pour la forme.

André.

Et moi, je lui raconterais la vente de votre glorieux nom à mademoiselle Navarette, et la comédie que vous nous avez renouvelée de votre aïeul Scapin.

D’Estrigaud.

Vous le voulez ? C’est une guerre à mort !