Page:Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914.djvu/449

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O bonheur ! — Mais qui ? Et que ne puis-je dénouer les cordons de ses souliers ! N’est-il pas temps ? Car ces pierres achèvent de mourir !

Hâtons-nous de sauver en nous-mêmes leur âme ! Artistes, n’est-ce pas notre devoir ? N’est-ce pas notre intérêt, et le seul moyen de nous défendre contre la barbarie ?

Aimons, admirons ! Faisons qu’autour de nous on aime et on admire. Si l’œuvre des géants qui ont élevé ces édifices vénérables doit disparaître, hâtons-nous d’écouter la leçon de ces grands maîtres, de la lire dans cette œuvre, et tâchons de comprendre : afin de n’être pas réduits au désespoir — nous, ou ceux-là que nous aimons mieux que nous : nos enfants — quand cette œuvre, en effet, ne sera plus. La divine nature lui survivra, et elle continuera à parler le grand langage que ces maîtres ont entendu, et qu’ils ont traduit, ici, pour nous, magnifiquement. Épargnons-nous la douleur et la honte de penser, trop tard, que nous L’entendrions, à notre tour, si nous Les avions écoutés.