Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/59

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tünder szüsz léany, douée de la plus grande beauté et ornée de longs cheveux d’or. Après de nombreuses vicissitudes, un jeune homme nommé Argyre, qui s’était pris de passion pour elle, pénètre jusqu’à sa demeure et l’épouse. Suivant l’explication probable, ce vieux conte est une allusion à la conquête de la Dacie par Trajan. L’histoire de la jeune fée est toujours populaire, et bien d’autres récits du même genre se transmettent encore dans les campagnes. Il y a telle contrée de la Transylvanie où le paysan est persuadé qu’il marche sur des trésors enfouis : s’il ne les trouve pas, c’est qu’une fée les cache. Ce sont les merveilleuses découvertes qui ont été faites de temps à autre dans le pays qui lui inspirent cette conviction. Sans parler des trésors de Hunyad et de Korond, sur lesquels je reviendrai, on peut citer les magnifiques plats d’or natif qui furent trouvés dans la terre en 1566, et que Jean Zápolya apporta à Soliman, alors campé près de Belgrade. Avant cette époque on avait déterré un monceau d’or du poids de 1 600 ducats. En 1591 on découvrit, sous Sigismond Báthori, une masse d’or de 800 ducats, qui avait la forme d’un casque. Le prince le remplit de pièces d’or, et en fit présent au duc de Toscane, qui lui donna en retour des parfums exquis, et lui envoya une troupe de chanteurs et de baladins.

Le Transylvain Köleseri, auquel j’emprunte ces détails, après avoir fait une description de sa patrie, énu-