Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/20

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le privilège d’André, les paysans les choisissent eux-mêmes. Voici comment s’opère cette élection : quand une cure est vacante, le doyen et le syndic du chapitre conjointement avec le bourgmestre, le juge du siège et le plus âgé sénateur, dressent une liste de six candidats par ordre de mérite. Cette liste est remise au commissaire laïque, qui se rend avec le commissaire ecclésiastique à la paroisse où les habitants sont déjà rassemblés. Quand le service divin est achevé, le commissaire ecclésiastique fait connaître les noms des candidats. Les femmes et les jeunes gens quittent alors l’église. Chaque propriétaire marié se rend à l’autel et donne sa voix secrètement ou non. Le prêtre élu par la majorité est confirmé par le prince ; il paie au trésor une taxe proportionnée aux dîmes qu’il reçoit.

La maison du prêtre est la seule, dans le village, qui se distingue de celle des paysans. Elle est ordinairement située près de l’église, qui elle-même est presque toujours entourée de vieux murs : car les églises servaient autrefois de forteresses ; c’est là que les paysans se réfugiaient avec leur famille, et ce qu’ils pouvaient sauver de leurs biens, quand les Tatars descendaient en Transylvanie ; chaque église devenait une place forte, un champ de bataille. A la fin l’ennemi était chassé par les armes, la famine ou la peste. Alors seulement on sortait ; et chacun, dans le village incendié, cherchait les débris de sa demeure. Les Hongrois ne montraient pas