Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/24

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avaient refusé d’accueillir André Báthori, son oncle, cardinal et prince de Transylvanie, lequel fut battu devant Hermannstadt, il se fit remettre les clefs de la ville, ordonna que toutes les armes fussent apportées sur la place publique, leva des contributions excessives, mît les magistrats aux fers, chassa un grand nombre de citoyens dont il retint les femmes, et livra la ville à ses troupes. Un demi-siècle après, en 1660, Hermannstadt fut assiégé par George II Rákótzi. Ce hardi capitaine, quoiqu’il eût été dépouillé de la principauté de Transylvanie par le Grand-Seigneur, dont il avait enfreint les ordres, chercha à conserver le pouvoir, on l’a vu, en défendant ses droits à main armée. Il combattit contre les successeurs que les Turcs lui donnèrent, soutenu par un grand nombre de ses anciens sujets. Bartsai, nommé Prince par le pacha Mustapha, s’était enfermé dans Hermannstadt. Rákótzi vint l’y assiéger au commencement de l’hiver. Les Turcs avaient jeté dans la place quelques centaines de Spahis et de Janissaires qui furent reçus comme amis. Quelques magnats du parti de Bartsai défendirent aussi la ville. De ce nombre était le jeune comte Nicolas Bethlen, auquel nous devons des mémoires sur l’histoire de Transylvanie écrits par lui-même en français. Rákótzi n’avait pas de grosse artillerie ; ils ne pouvait entamer les fortifications. Les assiégés eurent à souffrir de la famine ; mais ils étaient encouragés par les promesses d’Ali, pacha de Temesvár,