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aboutit à de charmantes promenades. L’église luthérienne mérite d’être vue. Il y a là les seuls vitraux qu’on ait conservés en Transylvanie. Un crucifiement peint sur le mur est remarquable à la fois par son antiquité et par la supériorité inattendue du travail. Les réparations qu’il a fallu faire ont ôté à l’église beaucoup de son caractère gothique, mais ne l’ont pas entièrement effacé. Elle est pavée de tombeaux curieux ; quelques pierres sont surmontées de statues couchées. Pendant que je me trouvais à Hermannstadt, un des tombeaux s’était enfoncé : c’était celui d’un comte des Saxons mort trois siècles avant, en 1542. On montrait ses habits de soie et d’or, qu’on aurait présumés plus modernes.

Le baron Bruckenthal, gouverneur de Transylvanie sous Marie-Thérèse, créa un musée et une bibliothèque qu’il légua avec un fonds de 36 mille florins à ses héritiers, à condition que le public d’Hermannstadt en aurait la jouissance. La bibliothèque renferme environ dix-huit mille volumes et s’accroit chaque année. On y remarque plusieurs manuscrits, entre autres celui qui contient la coutume de Nuremberg et sur lequel les magistrats d’Hermannstadt prêtaient serment en entrant en charge. Un autre manuscrit, des plus beaux qui existent, est superbement imagé : c’est un livre d’heures. Quelques originaux et de bonnes copies se trouvent dans le musée. Il ne faut pas s’attendre à une