Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/68

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mercial important. Des voitures pesamment chargées roulent sur des chemins bien tracés et bien entretenus ; de beaux ponts couverts sont jetés sur l’Aluta ; vous êtes même persécuté par des apprentis qui font « leur tour », comme en Allemagne, un léger bagage sur le dos, et courent après vous en tendant leurs casquettes. Les Saxons sont récompensés, comme ils le méritent, de leur activité. Ils ont généralement de l’aisance, et je crois que dans aucun autre pays les classes populaires ne sont mieux partagées. J’ai vu tel village dont l’église tombait en ruine : les habitants se cotisèrent, et réunirent, pour la réparer, une somme de 45,000 fr.

Depuis un siècle environ, le commerce qui était réparti entre toutes les villes saxonnes se concentre principalement dans deux places, Hermannstadt et Cronstadt. Cette dernière ville, qui en 1789 comptait dix-huit mille habitants, a vu sa population doubler. Par suite de cette centralisation, les autres cités décroissent. Quand les Saxons se plaignent de ce qu’ils nomment la décadence de leur commerce, ils ne songent pas assez qu’il a pris plus d’importance dans certaines localités. Toutefois il est vrai de dire que le chiffre des importations dépasse aujourd’hui celui des exportations.

Si les rois firent preuve de sagesse en appelant les Allemands en Transylvanie, ils furent moins bien inspirés quand ils leur donnèrent un territoire et des privilèges distincts. Ce fut là un avantage pour les Saxons, mais