Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/82

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le siège que lui faisait subir en 1527 Pierre de Moldavie, partisan de Jean Zápolya, et les assauts que lui livrèrent trois ans plus tard Mahomet et le vayvode de Valachie, lesquels conduisirent les habitants en esclavage. Il faut rappeler les excès de Basta, et surtout la guerre qu’elle soutint contre le prince Gabriel Báthori. Cronstadt avait alors pour maire un homme d’un grand courage et d’un talent supérieur, nommé Michel Weiss. L’exemple d’Hermannstadt, que le prince avait traité indignement, lui dicta sa résolution, et il jura que le perfide n’entrerait dans sa ville ni en ami ni en ennemi.

Il s’entendit avec Radul, vayvode de Valachie, qui avait à se venger du prince. Les Valaques passèrent les montagnes et arrivèrent avec grand tumulte sous les murs de Cronstadt, où ils furent reçus comme des alliés. Báthori vint camper près de Szent-Péter. Il n’avait pas l’intention de livrer sitôt bataille ; mais Radul persuada aux Saxons de l’attaquer avant qu’il fît ses dispositions. Les confédérés sortirent de la ville et présentèrent le combat au prince, qui fut vaincu. D’après les chroniques de Cronstadt, dix mille de ses gens périrent dans l’action. Báthori se retira ; mais il fit partir pour Constantinople Gabriel Bethlen, afin de demander secours aux Turcs. Dès qu’on sut à la cour d’Autriche ce qui se passait en Transylvanie, l’empereur y envoya Sigismond Forgáts avec une armée. Les Allemands s’emparèrent de Clausenbourg, de Fejérvár, et vinrent