Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/87

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rent avec mille fanfares. Effrayées du bruit, les sauterelles s’enfuirent, et, traversant tout le pays de Fagaras, allèrent attaquer l’armée de Báthori, qui campait près d’Hermannstadt.

Maintenant Cronstadt a oublié ses mauvais jours ; et bien qu’elle soit un peu déchue depuis quelques années, comme les autres cités saxonnes, elle est encore la ville la plus florissante de Transylvanie. Les habitants assurent que les bateaux à vapeur du Danube leur font du tort. Cependant non seulement Cronstadt sert d’entrepôt pour certaines marchandises que Vienne devra toujours expédier par terre dans les principautés, mais encore elle fabrique beaucoup. Elle fournit à la Valachie des voitures, des cordes, du drap, des articles de fer et de cuivre, etc. Les liqueurs de Cronstadt sont renommées. C’est encore de Cronstadt que partent ces énormes voitures attelées de douze ou quatorze chevaux, et qui charrient la laine jusqu’en Autriche. Tout dans la ville respire l’industrie. De larges ruisseaux courent rapidement par les rues, dont les eaux servent aux manufactures. Aux pieds des tours en ruines sont étendues d’énormes pièces de drap teint, que les fabricants font sécher au soleil. La rue du Fort est celle qui contient le plus d’ouvriers, et les compagnons tisserands sont installés dans le bastion tourné vers la Turquie.

Cronstadt n’est pas seulement une ville d’industrie et