Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/95

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voyance des législateurs avait fixé une certaine amende en vin contre « ceux qui attachaient leurs chevaux si négligemment qu’ils pouvaient s’échapper, ou détachaient par malice les chevaux d’autrui ; contre ceux qui accrochaient les chariots des passants, ou faisaient aux cordes des nœuds qui arrachaient le poil des chevaux, et même contre ceux qui n’étaient pas convenablement peignés. »

Un écrivain saxon qui vécut au 17e siècle, Fuchs, mentionne une vieille coutume qui s’est perpétuée fort long-temps à Cronstadt, et qui mérite d’être citée. — Il y a quatre-vingts ans, dit-il, le dimanche des Rameaux, les jeunes filles du vieux faubourg portaient vers le mont Saint-Martin l’image en paille d’une femme couverte d’habits. Elles chantaient des cantiques dans le trajet. Arrivées au pied de la montagne, elles dépouillaient le mannequin et dispersaient la paille. Cela s’appelait den Tod austragen, « emporter le mort, le porter dehors. » Il n’y a pas de doute que le culte de Vénus n’ait été en grand honneur dans le pays, quand le christianisme y pénétra, et que cette cérémonie n’ait signifié dans l’origine le mépris des nouveaux convertis pour leurs anciens dieux.

Quand l’on est à Cronstadt, il faut gravir le Zinne, montagne de mille pieds de haut, qui domine la ville à l’orient. De jolis chemins serpentent entres les arbres qui conduisent au sommet sans trop de fatigue, car la