Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/11

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sance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ».

18Jéhovah Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul : je lui ferai une aide semblable à lui. » 19Et Jéhovah Dieu, qui avait formé du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, les fit venir vers l’homme pour voir comment il les appellerait, et pour que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. 20Et Adam donna des noms à tous les animaux domestiques, aux oiseaux du ciel et aux animaux des champs ; mais il ne trouva pas pour l’homme une aide semblable à lui. 21Alors Jéhovah Dieu fit tomber un profond sommeil sur Adam, qui s’endormit, et il prit une de ses côtes et reforma la chair à sa place. 22De la côte qu’il avait prise de l’homme, Jéhovah Dieu forma une femme, et il l’amena à Adam. 23Et Adam dit : « Celle-ci cette fois est os de mes os et chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. » 24C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

25Ils étaient nus tous deux, Adam et sa femme, sans en avoir honte.


2° — CHAP. III. — Tentation, chute et punition de nos premiers parents.


3.Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Jéhovah Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Est-ce que Dieu aurait dit : Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? » 2La femme répondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. 3Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. »4Le serpent dit à la femme : « Non, vous ne mourrez point ; 5mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. » 6La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable à la vue et désirable pour acquérir l’intelligence ; elle en prit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. 7Leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ; et ayant assemblé des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.

8Alors ils entendirent le bruit de Jéhovah Dieu passant dans le jardin à la brise du jour, et Adam et sa femme se cachèrent de devant Jéhovah Dieu parmi les arbres du jardin. 9Mais Jéhovah Dieu appela Adam et lui dit : « Où es-tu ? » 10Il répondit : « Je vous ai entendu dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu ; et je me suis caché. » 11Et Jéhovah Dieu lui dit : « Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? » 12Adam répondit : « La femme que vous m’avez donnée pour compagne m’a présenté du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » 13Jéhovah Dieu dit à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’en ai mangé. »

14Jéhovah Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. 15Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon ». 16À la femme il dit : « Je multiplierai tes souffrances, et spécialement celles de ta grossesse ; tu enfanteras des fils dans la douleur ; ton désir se portera vers ton mari, et il dominera sur toi. » 17Il dit Adam : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger, la terre est maudite à cause de toi. C’est par un travail pénible que tu en tireras ta nourri-




23. Femme, en hébr. ischa, féminin de isch, homme, vir, virago.

III,6. Désirable pour acquérir l’intelligence du bien et du mal ; Vulg. d’un aspect qui excitait le désir.

15. Celle-ci, la postérité da la femme (hébr. pron. masc.). Vulg. elle (ipsa), la femme, mais dit S. Jérôme, la vraie leçon est ipse (LXX, Syriaque), conservée dans plusieurs manuscrits anciens de la Vulg. ; un copiste, ne comprenant pas la relation de ipse avec semen aura mis ipsa. Le sens, d’ailleurs, n’en est pas essentiellement altéré. Ce n’est pas uniquement à J.-C. et à son œuvre que cet oracle s’applique. Si Jésus représente éminemment la postérité de la femme, cette postérité comprend d’autres enfants ; ce sont les fidèles de l’ancienne et de la nouvelle alliance, l’élite de l’humanité, tous les enfants de Dieu, qui ont été ou seront en lutte pour le bien, dans le cours des siècles, avec la postérité du serpent, c’est-à-dire avec les ennemis de Dieu et de son règne, au service de l’esprit du mal.

On a nommé cette promesse Protévangile, parce qu’elle est comme le premier linéament de l’Évangile, le premier trait qui sert à désigner la figure du Messie.

17. À cause de toi, de ton péché. Les LXX ont lu baaboudeka, dans tes travaux, lorsque tu la cultiveras. De même la Vulg. dans ton travail.