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Chap. XI, 61.
Chap. XII, 24.
Ier LIVRE DES MACHABÉES.


calon, dont les habitants vinrent au-devant de lui, lui rendant de grands honneurs. 61De là, il passa à Gaza. Les habitants lui ayant fermé leurs portes, il assiégea la ville, en brûla les alentours et les pilla. 62Alors ceux de Gaza implorèrent Jonathas, et il leur accorda la paix ; mais il prit pour otages les fils de leurs chefs et les envoya à Jérusalem. Il parcourut ainsi la contrée jusqu’à Damas.

63Jonathas apprit alors que les généraux de Démétrius se trouvaient à Cades en Galilée à la tête d’une armée nombreuse, avec l’intention de le détourner de son entreprise.[1] 64Il marcha contre eux, après avoir laissé son frère Simon dans le pays. 65Simon s’avanca vers Bethsur, l’assiégea pendant beaucoup de jours et la cerna. Les assiégés lui ayant demandé la paix, il la leur accorda, les fit sortir de la ville, en prit possession et y mit une garnison.

67Jonathas et son armée campèrent près des eaux de Genesar, et le lendemain dès l’aurore ils penetrèrent dans la plaine d’Asor. 68Et voici que des troupes étrangères s’avancaient au-devant de lui dans la plaine, après avoir detaché contre lui une embuscade dans les montagnes, et elles marchèrent droit à sa rencontre. 69Tout-à-coup les hommes de l’embuscade sortirent de leur cachette et engagèrent le combat, et les gens de Jonathas prirent la fuite ; 70personne ne resta, à l’exception de Mathathias, fils d’Absalom, de Judas, fils de Calphi, généraux des troupes. 71Alors Jonathas déchira ses vêtements, mit de la poussiere sur sa tête et pria ; 72puis il retourna contre eux au combat, les fit reculer et les mit en fuite. 73À cette vue, ceux des siens qui s’enfuyaient revinrent auprès de lui, et tous ensemble ils poursuivirent l’ennemi jusqu’à Cades, ou était son camp, et eux-mêmes campèrent en cet endroit. 74Il périt ce jour-là trois mille hommes de troupes étrangères, et Jonathas retourna à Jérusalem.

12. Jonathas, voyant que les circonstances étaient favorables, choisit des hommes et les envoya à Rome pour confirmer et renouveler l’amitié des Juifs avec les Romains. 3Il envoya aussi aux Spartiates et en d’autres lieux des lettres dans le même sens. Ils se rendirent donc à Rome, entrèrent dans le sénat et dirent : “ Jonathas, grand prêtre, et la nation des Juifs nous ont envoyé pour renouveler l’amitié et l’alliance avec eux, telles qu’elles existaient auparavant. 4Et le sénat leur remit une lettre pour les autorites romaines de chaque lieu, recommandant de leur procurer un heureux retour dans le pays de Judas. 5Voici la copie de la lettre que Jonathas écrivit aux Spartiates :

6« Jonathas, grand prêtre, le sénat de la nation, les prêtres et le reste du peuple juif, aux Spartiates leurs frères, salut ! 7Déjà, dans les temps passés, une lettre a été envoyée a Onias, grand prêtre de la part d’Aréius[2] qui régnait sur vous, attestant que vous êtes nos frères, comme en fait foi la copie ci-dessous. 8Onias accueillit avec honneur l’homme qui était envoyé, et reçut la lettre où il était clairement parlé d’alliance et d’amitié. 9Nous donc, quoique nous n’eussions pas besoin de ces choses, ayant pour consolation les saints Livres qui sont entre nos mains, 10nous avons essayé d’envoyer vers vous pour renouveler la fraternite et l’amitié qui nous unissent à vous, afin que nous ne vous devenions pas étrangers, car de nombreuses années se sont ecoulées depuis que vous avez envoyé vers nous. 11Nous donc en tout temps nous nous souvenons constamment de vous, et dans nos solennités et aux autres jours sacrés, dans les sacrifices que nous offrons, et dans nos prières, comme il est juste et convenable de se souvenir de ses frères. 12Nous nous réjouissons de votre prosperité. 13Mais nous, de nombreuses calamités et des guerres incessantes nous assiègent ; les rois qui nous entourent, nous font la guerre. 14Nous n’avons pas voulu, à l’occasion de ces guerres, être à charge, soit à vous, soit à nos autres alliés et amis. 15Car nous avons le secours du ciel pour nous venir en aide, et nous avons ete delivrés et nos ennemis on été humiliés. 16C’est pourquoi nous avons choisi Numenius, fils d’Antiochus, et Antipater, fils de Jason, et nous les avons envoyés vers les Romains pour renouveler avec eux l’amitié et l’alliance ancienne. 17Nous leur avons donc mandé d’aller aussi vers vous, de vous saluer et de vous apporter notre lettre concernant le renouvellement de notre fraternité. 18Et maintenant vous ferez bien en nous répondant à ce sujet. — 19Voici la copie de la lettre qu’on avait envoyée à Onias :

20” Aréius, roi des Spartiates, au grand prêtre Onias, salut ![3] 21Il a été trouvé dans un écrit sur les Spartiates et les Juifs que ces deux peuples sont frères et qu’ils sont de la race d’Abraham. 22Maintenant que nous savons cela, vous ferez bien de nous écrire touchant votre prospérité. 23Nous aussi, à notre tour, nous vous écrirons. Vos troupeaux et vos biens sont à nous, et les nôtres sont à vous. — Les porteurs de cette lettre ont ordre de vous faire des déclarations en ce sens.

24Ayant été informé que les généraux de Démétrius étaient revenus pour l’atta-

  1. 63. Se trouvaient, réunis pour combattre Jonathas ; Vulg. prævaricati sunt, avaient fait défection ou fomenté la révolte : peut-être faute de copiste pour præparati sunt ; ou bien le traducteur aurait lu παρεβὴσαν (parebêsan) pour παρῆσαν (parêsan) (Corn. a Lap.).
  2. XII, 7. En grec Daréios, leçon fautive, comme Oniarès du vers. 20.
  3. 20. Le premier mot du vers. 20 en grec est Ὀνιάρης (Oniarês) : faute de copiste ; il faut lire Ὀνία Ἀρέλος (Onia Arelos), avec la Vulg.
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