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Chap. XV, 35. LIVRE DE JOB. Chap. XVI, 21

II a concu le mal, et il enfante le malheur, 

Dans son sein murit un fruit de deception. ■’ chap, xvi — xvii. — RJponse dc Job a Eliphaz.

Alors Job prit la parole et dit : 
J’ai souvent entendu de semblables harangues ; 

Vous etes tous d’insupportables consolateurs.

Quand finiront ces vains discours ? 

Quel aiguillon t ? excite a repliquer ?

Moi aussi je saurais parler comme vous, 

Si vous etiez a ma place ;

J’arrangerais de beaux discours a votre adressc, Je secouerais la tete sur vous.

Je vous encouragerais de la bouche 

Et vous auriez pour soulagement Tagitation de mes levres.

Si je parle, ma douleur n’est pas adoucie ; 

Si je me tais, en est-elie soulagee ?

Aujourd’hui, helas ! il a epuise mes forces... 

O Dieu, tu as moissonne tous mes proches.

Et quand tu me tiens dans les chaines, 

II s’eleve un temoin, un traitre contre moi, En face il m’accuse.

Sa colere me dechire et me poursuit ; 

II grince des dents contre moi, Mon ennemi me percc de son regard.

lis ouvrent lcur bouche pour me devorer, 

lis me frappent la joue avec outrage, lis se liguent tous ensemble pour me perdre.

1 Dieu m’a livre au pervers, 

II nva jete entre les mains des mediants.

J’etais en paix, et il m’a secoue, 

II m’a saisi par la nuque, et il m’a brise. II m’a pose en but a ses traits.

Ses fleches volent autour de moi, 

II perce mes flancs sans pitie, II repand mes entrailles sur la terre.

II me fait breche sur breche, 

II fond sur moi comme un geant.

J’ai cousu un sac sur ma peau, 

Et j’ai roule mon front dans la poussierc.

Mon visage est tout rouge de larmes, 

Et Tombre de la mort s’etend sur mes paupieres. Quoiqu il n’y ait pas d’iniquites dans mes mains, Et que ma priere soit pure.

terre ne couvre point mon sang, 

Et que mes cris s’elevent librement ! j 9 A cette heure meme j’ai un temoin dans le ciel, Un defenseur dans les hauts lieux,

Mes amis se moquent de moi, 

C’est Dieu que j implore avec larmes.

Qu’il jugc lui-meme entre Dieu et Thomme, 

Entre le fils de I’homme et son semblablc !


XVI, x. Le discours de Job occupe les cha- ! nocence (17) il fait appel a Dieu lui-meme pitres xvixvii. Job, commence par repousser les (18 sv.)et le prend pour arbitre entre ses amis assertions d’Eliphaz comme des lieux com muns dont il lui serait facile de faire usage a leur £gard si les rSles latent ren verses (vers. 2-5) ; il decrit ensuite toutes les miseres de sa situation, pour justifier rextr4mite* de son angoisie(6-i6) ; puis, aprfcs avoir attest^ encore une fois son inet lui. Ce dernier appel se continue : au chap. suivant (xvii, 1-10), qui se termine par unenou* velle description de son lamentable e*tat (11-16). 4. Dans la Vulg., le vers. 4 en forme deux, et la difference se continue jusqu’a la Un au ’chapitre.

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