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Chap. XL, 28.
Chap. XLI, 22.
LIVRE DE JOB.


28 Fera-t-il une alliance avec toi ?
Le prendras-tu pour toujours à ton service ?
29 Joueras-tu avec lui comme avec un passereau ?
L’attacheras-tu pour amuser tes filles ?
[30] Les pêcheurs associés en font-ils le commerce ?
Le partagent-ils entre les marchands ?
31 Cribleras-tu sa peau de dards,
Perceras-tu sa tête du harpon ?
32 Essaie de mettre la main sur lui : —
Souviens-toi du combat, et tu n’y reviendras plus.
[33] Le chasseur est trompé dans son attente ;
La vue du monstre suffit à le terrasser.

[41] Nul n’est assez hardi pour provoquer Léviathan :
Qui donc oserait me résister en face ?
2 Qui m’a obligé, pour que j’aie à lui rendre ?
Tout ce qui est sous le ciel est à moi.

3 Je veux parler encore de ses membres,
De sa force, de l’harmonie de sa structure.
4 Qui jamais a soulevé le bord de sa cuirasse ?
Qui a franchi la double ligne de son râtelier ?
5 Qui a ouvert les portes de sa gueule ?
Autour de ses dents habite la terreur.
6 Superbes sont les lignes de ses écailles,
Comme des sceaux étroitement serrés.
7 Chacune touche sa voisine ;
Un souffle ne passerait pas entre elles.
8 Elles adhèrent l’une à l’autre,
Elles sont jointes et ne sauraient se séparer.
9 Ses éternuements font jaillir la lumière,
Ses yeux sont comme les paupières de l’aurore.
10 Des flammes jaillissent de sa bouche,
Il s’en échappe des étincelles de feu.
11 Une fumée sort de ses narines,
Comme d’une chaudière bouillante.
12 Son souffle allume les charbons,
De sa bouche s’élance la flamme.
13 Dans son cou réside la force,
Devant lui bondit l’épouvante.
14 Les muscles de sa chair tiennent ensemble,
Fondus sur lui, inébranlables.
15 Son cœur est dur comme la pierre,
Dur comme la meule inférieure.
16 Quand il se lève, les plus braves ont peur,
L’épouvante les fait défaillir.
17 Qu’on l’attaque avec l’épée, l’épée ne résiste pas,
Ni la lance, ni le javelot, ni la cuirasse.
18 Il tient le fer pour de la paille,
L’airain comme un bois vermoulu.
19 La fille de l’arc ne le fait pas fuir,
Les pierres de la fronde sont pour lui un fétu ;
20 La massue un brin de chaume ;
Il se rit du fracas des piques.
21 Sous son ventre sont des tessons aigus :
On dirait une herse qu’il étend sur le limon.
22 Il fait bouillonner l’abîme comme une chaudière,
Il fait de la mer un vase de parfums.



30. Vulg. : le couperont-ils en morceaux, soit pour le vendre, soit pour en faire un festin ?

33. Ce verset, rattaché dans l’hébreu au chapitre suivant, est mieux placé par la Vulgate, à la fin du chap. xl. A ce même chap. xl appartiendraient aussi, logiquement, les deux versets suivants.

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