Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/175

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nombre en rémission des péchés[1]. Or, je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père[2]. Et, après le chant de l’hymne[3], ils s’en allèrent au jardin des Oliviers.

31 Alors Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés cette nuit à cause de moi[4], car il est écrit : « Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées[5]. » Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre, prenant la parole, lui dit : Quand tous se scandaliseraient à votre sujet, pour moi, je ne me scandaliserai jamais. Jésus lui dit : Je te le dis, en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Pierre lui dit : Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous re-

  1. Comme l’alliance que Dieu fit avec les Juifs fut scellée par le sang (Exod., xxiv, 8 sv.), de même la nouvelle alliance que Dieu contracte avec le genre humain tout entier, est conclue, scellée et confirmée par mon sang.

    Ainsi fut instituée, dans la dernière cène, le sacrement de l’Eucharistie, dont on trouve la promesse au chap. vi de S. Jean. Dans ce sacrement, dit le concile de Trente, est le corps et le sang, l’âme et la divinité de N.-S. J.-C., véritablement, réellement, substantiellement, et non comme dans un signe, dans une image, ou quant à sa vertu (Sess. xiii, can. 1). L’Église catholique comprend les paroles de l’institution d’une manière absolue, dans leur sens littéral, et non dans un sens figuré ; elle s’en tient au mot clairement et nettement exprimé est, et n’en fait pas signifie. Cette interprétation littérale est reconnue par J.-C. lui-même comme l’interprétation juste et vraie (Jean, vi, 61, 67).

  2. Sens : C’est le dernier repas que je prends avec vous jusqu’au jour où nous serons assis dans le royaume de mon Père au banquet de l’éternelle félicité : le ciel est souvent présenté sous l’image d’un festin (comp. Luc, xxii, 29-30). Ces paroles sont mieux placées par saint Luc (xxii, 16-18) avant l’institution de l’Eucharistie.
  3. On récitait avant la cène pascale les Psaumes cxiii et cxiv, et après, les Psaumes cxv-cxviii, que les Juifs appellent l’Hymne par excellence.
  4. Vous chancellerez dans votre foi, et vous m’abandonnerez.
  5. Zachar. xiii, 7.