Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/634

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

18 Il parlait encore, lorsqu’un autre arriva et dit : « Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin chez leur frère aîné,

19 et voilà qu’un grand vent s’est élevé de l’autre côté du désert et a saisi les quatre coins de la maison ; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts, et je me suis échappé seul pour te l’annoncer. »


20 Alors Job se leva, il déchira son manteau et se rasa la tête ; puis, se jetant par terre, il adora

21 et dit : « Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai. Yahweh a donné, Yahweh a ôté ; que le nom de Yahweh soit béni ! »


22 En tout cela, Job ne pécha point et ne dit rien d’insensé contre Dieu.

3. Chap. ii, 1-10 : Job frappé d’une lèpre maligne.Nouvel éloge de Job (ii, 1-3). Yahweh permet à Satan de le frapper dans son corps (ii, 4-6). La lèpre maligne, résignation (ii, 7-10).

2. Il arriva un jour que, les fils de Dieu étant venus se présenter devant Yahweh, Satan vint aussi au milieu d’eux se présenter devant Yahweh.

2 Et Yahweh dit à Satan : « D’où viens-tu ? » Satan répondit à Yahweh et dit : « De parcourir le monde et de m’y promener. »

3 Yahweh dit à Satan : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a pas d’homme comme lui sur la terre, intègre, droit, craignant Dieu et éloigné du mal. Il persévère toujours dans son intégrité, quoique tu m’aies provoqué à le perdre sans raison. »

4 Satan répondit à Yahweh et dit : « Peau pour peau ! L’homme donne ce qu’il possède pour conserver sa vie.

5 Mais étends ta main, touche ses os et sa chair, et on verra s’il ne te maudit pas en face. »

6 Yahweh dit à Satan : « Voici que je le livre entre tes mains ; seulement épargne sa vie ! »


7 Et Satan se retira de devant la face de Yahweh. Et il frappa Job d’une lèpre maligne depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête.

8 Et Job prit un tesson pour gratter ses plaies et il s’assit sur la cendre.

9 Et sa femme lui dit : « Tu persévère encore dans ton intégrité ! Maudis Dieu et meurs ! »

10 Il lui dit : « Tu parles comme une femme insensée. Nous recevons de Dieu le bien, et nous n’en recevrions pas aussi le mal ? » En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres.

4. Chap. ii, 11-13 : La venue des trois amis de Job.

11 Trois amis de Job, Eliphaz de Théman, Baldad de Suhé, et Sophar de Naama, apprirent tous les malheurs qui étaient venus sur lui ; ils partirent chacun de leur pays et se concertèrent pour venir le plaindre et le consoler.

12 Ayant de loin levé les yeux, ils ne le reconnurent pas, et ils élevèrent la voix et pleurèrent ; ils déchirèrent chacun leur manteau, et jetèrent de la poussière vers le ciel au-dessus de leurs têtes.

13 Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans qu’aucun d’eux lui dit une parole, parce qu’ils voyaient combien sa douleur était excessive.


21. A été ; la Vulg. ajoute, comme il a plu au Seigneur, ainsi il est arrivé ; ces mots se trouvent dans plusieurs manuscrits des LXX.

22. Ne pécha point : la Vulg. ajoute, par ses lèvres (comp. ii, 10).

II, 4. Peau pour peau, proverbe dont le sens est indiqué par le contexte : Pourvu qu’il conserve la vie, l’homme supporte sans trop de peine la perte de tous les autres biens.

7. Lèpre maligne, à laquelle on a donné le nom d’éléphantiasis. Au lieu de lèpre, il y a dans la Vulg., ulcère ou pustule : c’est le sens propre de l’hébreu, et la maladie commence en effet par l’éruption de pustules.

8. Sur la cendre. LXX, sur le fumier hors de la ville ; Vulg., sur le fumier. « A l’entrée de tous les villages du Hauran, il y a un endroit où l’on dépose les immondices enlevées des étables… On les brûle de temps en temps, et les cendres restent là entassées et s’y accumulent pendant des siècles, formant un monceau d’une hauteur considérable qu’on appelle mezbélé… Le malheureux qui, frappé d’une maladie repoussante, n’est plus supporté dans l’intérieur du village, s’y retire pour demander l’aumône aux passants et se coucher, la nuit, dans les cendres échauffées par le soleil. » Wetzstein. On a donc pu dire indifféremment que Job était assis sur la cendre ou sur le fumier.

9. Maudis, ou renie, laisse là. Pour ce vers., les LXX portent : Au bout de beaucoup de temps, sa femme lui dit : " Jusques à quand patienteras-tu en disant:Voici que je persévère encore un peu de temps, attendant l’espoir de mon salut ? Voici que ton souvenir est effacé de la terre, savoir, tes fils et tes filles, douleurs et labeurs de mon sein, pour lesquels j’ai en vain souffert et peiné. Pour toi, te voilà assis dans la pourriture des vers, passant la nuit dehors; et moi j’erre, à la façon d’une servante, de lieu en lieu, de maison en maison, attendant que le soleil se couche, afin que je me repose des chagrins et des douleurs qui m’accablent. Dis une parole contre le Seigneur et meurs."

11. Eliphaz, etc., personnages et pays iduméens.