Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/642

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’éloignement de Chéri ; qu’elle sentait bien qu’elle mourrait si elle n’apprenait pas de ses nouvelles ; ils furent touchés de ses larmes, et pour la guérir, Petit Soleil résolut d’aller chercher son frère.

Ce prince partit, il sut en quel lieu était le fameux Oiseau ; il y fut ; il le vit ; il s’en approcha avec les mêmes espérances, et dans ce moment le rocher l’engloutit ; il tomba dans la grande salle ; la première chose qui an-êta ses regards ce fut Chéri : mais il ne put lui parler.

Belle Étoile était un peu convalescente, elle espérait à chaque moment de voir revenir ses deux frères : mais ses espérances étant déçues, son affliction prit de nouvelles forces ; elle ne cessait plus jour et nuit de se plaindre ; elle s’accusait du désastre de ses frères, et le prince Heureux n’ayant pas moins de pitié d’elle que d’inquiétude pour les princes, prit à son tour la résolution de les aller chercher. Il le dit à Belle Étoile ; elle voulut d’abord s’y opposer, mais il répliqua qu’il était bien juste qu’il s’exposât pour trouver les personnes du inonde qui lui étaient les plus chères : là-dessus il partit, après avoir fait de tendres adieux à la princesse ; elle resta seule en proie à la plus vive douleur.

Quand Feintise sut que le troisième prince était en chemin, elle se réjouit infiniment ; elle