Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/644

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car sa beauté était si délicate et si parfaite qu’on n’aurait pas cru, comme elle le voulait, qu’elle était un cavalier. La rigueur de l’hiver se faisait ressentir, et le pays où était le Petit Oiseau qui dit tout, ne recevait en aucune saison les heureuses influences du soleil.

Belle Étoile avait un étrange froid, mais rien ne pouvait la rebuter, lorsqu’elle vit une tourterelle qui n’était guère moins blanche et guère moins froide que la neige, laquelle était étendue. Malgré toute son impatience d’arriver au rocher, elle ne voulut pas la laisser mourir, et descendant de cheval, elle la prit entre ses mains, la réchauffa de son haleine, puis la mit dans son sein ; la pauvre petite ne remuait plus. Belle Étoile pensait qu’elle était morte, elle y avait regret ; elle la retira, et la regardant, elle lui dit, comme si elle eût pu l’entendre : « Que ferai-je bien, aimable tourterelle, pour te sauver la vie ?

— Belle Étoile, répondit la bestiole, un doux baiser de votre bouche peut achever ce que vous avez si charitablement commencé.

— Non pas un, dit la princesse, mais cent s’il les faut. » Ella la baisa et la Tourterelle reprenant courage, lui dit gaiement : « Je vous connais malgré votre déguisement, sachez que vous entreprenez une chose qui vous serait impossible sans mon secours ; faites donc ce que je vais vous conseiller.