Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/657

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maîtresse, mordaient celles-ci à tous moments : elles y finirent leur vie, qui fut assez longue pour leur donner le temps de se repentir de tous leurs crimes.

Dès que la reine mère, l’amirale Rousse et Feintise eurent été amenées chacune dans le lieu que le roi avait ordonné, les musiciens recommencèrent à chanter et à jouer des instruments. La joie était sans pareille : Belle Étoile et Chéri en ressentaient plus que tout le reste du monde ensemble : ils se voyaient à la veille d’être heureux. En effet, le roi trouvant son neveu le plus beau et le plus spirituel de toute sa Cour, lui dit qu’il ne voulait pas qu’un si grand jour se passât sans faire des noces et qu’il lui accordait sa fille. Le prince transporté de joie se jeta à ses pieds. Belle Etoile ne témoigna guère moins de satisfaction.

Mais il était bien juste que la vieille princesse, qui vivait dans la solitude depuis tant d’années, la quittât pour venir partager l’allégresse publique. Cette même petite fée qui était venue dîner chez elle et qu’elle reçut si bien, y entra tout d’un coup, pour lui raconter ce qui se passait à la Cour : « Allons-y, continua-t-elle ; je vous apprendrai pendant le chemin les soins que j’ai pris de votre famille. » La princesse reconnaissante monta dans son chariot ; il était