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Page:Aulnoy - Contes nouveaux ou Les fées à la mode, tome 1, 1698.pdf/171

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Bien-Faisante.

voit-il convenir de conduire toute ſeule des Chevaux ſi fiers & ſi peu dociles ? Helas ! que va-t’il m’arriver ? Ha ! ſi le Roy me croyoit expoſée au peril où je suis, que deviendroit-il ; luy qui m’aime ſi cherement, & qui ne m’a éloignée de ſa Ville Capitale, que pour me mettre en plus grande ſureté ? Voilà comme j’ay répondu à ſes tendres ſoins, & ce cher enfant que je porte dans mon ſein va eftre auſſi-bien que moy la victime de mon imprudence. L’air retentiſſoit de ſes douloureuſes plaintes, elle invoquoit les Dieux, elle appelloit les Fées à ſon ſecours ; & les Dieux & les Fées l’avoient abandonnée. Le Chariot fut renverſé, elle n’eut pas la force de ſe jetter aſſez promptement