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Page:Aulnoy - Contes nouveaux ou Les fées à la mode, tome 1, 1698.pdf/173

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Bien-Faisante.

puyer, & un Carquois plein de fleches au coſté. Une figure ſi extraordinaire perſuada la Reine qu’elle eftoit morte ; car elle ne croyoit pas qu’aprés de ſi grands accidents, elle deuſt vivre encore, & parlant tout bas : Je ne ſuis point ſurpriſe, dit-elle, qu’on ait tant de peine à ſe reſoudre à la mort, ce qu’on voit en l’autre monde eſt bien affreux. La Geanne qui l’écoutoit ne put s’empêcher de rire de l’opinion où elle eſtoit d’eſtre morte : Reprens tes eſprits, luy dit-elle, ſçache que tu es encore au nombre des vivans ? Mais ton ſort n’en fera guere moins triſte. Je fuis la Fée Lionne, qui demeure proche d’icy, il faut que tu viennes paſſer ta vie avec moy. La Reine la regarda triſtement, &