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La Grenoüille

fleurs, la mettoit au deſeſpoir.

Elle s’en retourna dans ſa maiſonnette, ſon amie la Grenoüille y vint : Que vous eſtes triſte, dit-elle à la Reine ? helas ma chere commere, qui ne la ſeroit ? la Fée veut un bouquet des plus belles fleurs, où les trouveray-je ? vous voyez celles qui naiſſent icy ; il y va cependant de ma vie ſi je ne la ſatisfais. Aimable Princeffe, dit gracieuſement Grenoüille, il faut tâcher de vous tirer de l’embarras où vous eſtes : il y a icy une Chauve-ſouris, qui eſt la feule avec qui j’ay lié commerce ; c’eſt une bonne creature, elle va plus vite que moy, je luy donneray mon chaperon de feuilles de roſes ; avec ce ſecours elle vous trouvera