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Carpillon.

Tenez Bergere, dit-il, voicy un enfant chery des Dieux, & protegé d’une Fée-Amazone ; il faut le regarder à l’avenir comme noftre fils, & luy donner une éducation qui puiſſe le rendre heureux. La Bergere fut ravie du prefent qu’il luy faifoit : elle prit le Prince ſur ſon lit : tout au moins, dit-elle, ſi je ne puis luy donner les grandes leçons qu’il recevra de vous, je l’éleveray dans ſon enfance, & le cheriray comme mon propre. fils. C’eſt ce que je vous demande, dit le Vieillard ; & là-deſſus il le luy donna. Ses deux filles accoururent pour le voir, elles refterent charmées de ſon incomparable beauté, & des graces qui paroiffoient dans le reſte de ſa petite perſonne. Dés ce moment-là, elles commencerent