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LE MOUTON

trois ans, je n’ai senti aucun penchant pour rien que pour ma liberté.

C’est ce qui m’engage d’aller quelquefois dans la forêt. Je vous y ai vue, belle princesse, continua-t-il, tantôt sur un chariot que vous conduisiez vous-même avec plus d’adresse que le soleil n’en a lorsqu’il conduit les siens, tantôt à la chasse sur un cheval qui semblait indomptable à tout autre qu’à vous ; puis courant légèrement dans la plaine avec les princesses de votre cour, vous gagniez le prix comme une autre Atalante.

Ah ! princesse, si dans tous ces temps où mon cœur vous rendait des vœux secrets, j’avais osé vous parler, que ne vous aurais-je point dit ? Mais comment auriez-vous reçu la déclaration d’un malheureux mouton comme moi ?

Merveilleuse était si troublée de tout ce qu’elle avait entendu jusqu’alors, qu’elle ne savait presque plus lui répondre ; elle lui fit cependant des honnêtetés qui lui laissèrent