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L’OISEAU BLEU.

courait d’être pris et mis en cage : ses yeux perçants lui avaient découvert le péril où sa princesse était exposée.


Il avait vu la reine et Truitonne : quelle affliction de n’être pas en état de défendre sa maîtresse ! Elles s’approchèrent d’elle comme des furies qui voulaient la dérober. L’on sait vos intrigues contre l’État, s’écria la reine ; ne pensez pas que votre rang vous sauve des châtiments que vous méritez. — Et avec qui, madame ? répliqua la princesse. N’êtes-vous pas ma geôlière depuis deux ans ? Ai-je vu d’autres personnes que celles que vous m’avez envoyées ? Pendant qu’elle parlait, la reine et sa fille l’examinaient, avec une surprise sans pareille son admirable beauté et son extraordinaire parure les éblouissaient. Et d’où vous vient, madame, dit la reine, ces pierreries qui brillent plus que le soleil ? Nous ferez-vous accroire qu’il y en a des mines dans cette tour ! — Je les y ai trouvées, répliqua Florine ; c’est tout ce que j’en sais. La reine la regardait attentivement pour pénétrer jusqu’au fond de son cœur ce qui s’y passait. Nous ne sommes pas vos dupes,