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LE RAMEAU D’OR

Ses projets de ce côté-là furent inutiles ; on interceptait ses lettres, et on les donnait au roi.

Comme elle vivait dans cette espérance, elle s’affligeait moins, et tous les jours elle allait dans la galerie regarder les peintures qui étaient sur les vitre ; rien ne lui paraissait plus extraordinaire que ce nombre de choses différentes qui y étaient représentées, et de s’y voir dans sa jatte.

— Depuis que je suis arrivée en ce pays-ci, les peintres, disait-elle, ont pris un étrange plaisir à me peindre ; est-ce qu’il n’y a pas assez de figures ridicules sans la mienne ! ou veulent-ils, par des oppositions, faire éclater davantage la beauté de cette jeune bergère, qui me semble charmante ? Elle regardait ensuite le portrait d’un berger qu’elle ne pouvait assez louer. Que l’on est à plaindre,