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AULU-GELLE


compléter, ajouter : Ou ne sont ni justes ni injustes ; alors on pourra conclure que, dans certains cas donnés, il faut obéir aux ordres d’un père.


VIII. Que Plutarque blâme à tort la forme d’un syllogisme d’Épicure.


Plutarque, dans le deuxième livre de son traité sur Homère, accuse Épicure d’avoir fait un syllogisme vicieux, irrégulier et incomplet, dans ce passage qu’il cite : « Pour nous, la mort n’est rien ; en effet, ce qui se dissout est insensible ; or ce qui est insensible ne peut nous affecter, » Épicure, dit Plutarque, a omis ce qui devait se trouver dans la majeure de son argument: « La mort est la séparation de l’âme et du corps. » Et comme s’il eût mis on avant cette proposition et qu’on l’eût admise, s’en sert pour prouver autre chose. Cependant ce syllogisme peut marcher si cette proposition ne se trouve pas dans la majeure. »

Cette observation de Plutarque, sur la forme et sur l’ordre du syllogisme, ne manque pas de justesse. Car si on veut un syllogisme conforme aux règles de l’école, il faut dire ; « La mort