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AULU-GELLE


main, si nous en croyons les annales ; aussi reçut-il, à cause de ses exploits, le surnom d’Achille romain. Il se trouva, dit-on, à cent vingt batailles ; il fut quarante-cinq fois blessé, toujours par devant, jamais par derrière ; il obtint pour récompenses huit couronnes d’or, une obsidionale, trois murales, quatorze civiques, quatre-vingt-trois colliers, plus de cent soixante bracelets, dix-huit javelots, vingt-cinq phalères. Le peuple lui donna des dépouill militaires de toutes sortes, récompenses, pour la plupart, des combats singuliers auxquels il avait appelé les ennemis. Neuf fois il triompha avec ses généraux.


XII. D’une loi de Solon, qui, au premier abord, semble être injuste et inique, mais dont l’utilité et la sagesse sont incontestables.


Parmi ces anciennes lois de Solon, qui furont gravées sur des tables de bois, et-que les Athéniens, pour en assurer à jamais la durée, consacrèrent par des serments empruntés à la religion et par des prescriptions pénales, il y en avait une dont voici le sens au rapport d’Aristote : « Si la discorde, des dissensions intestines soulèvent et divisent le peuple en deux partis ; si l’irritation