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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II


la petite Ourse ; de quel côté ces deux constellations se meuvent pendant la nuit ; pourquoi Homère dit que l’Ourse seule ne se couche pas, quoique d’autres étoiles ne se couchent pas non plus.

Quand notre ami eut terminé sa dissertation aussi savante qu’instructive, me tournant alors vers mes compatriotes : « Et vous, ignorants, me direz-vous pourquoi nous appelons Septentriones la constellation que les Grecs appellent Ἄμαξα ? Il ne suffit pas de me répondre : C’est parce que nous voyons sept étoiles dans cette constellation ; je veux une explication satisfaisante de toutes les parties du mot. » Alors un de ceux qui avaient le plus étudié les monuments anciens des lettres et des sciences, se tournant vers moi : « Le vulgaire des grammairiens, dit-il, se contente de dire que Septentriones vient de la réunion de sept étoiles. Triones, disent-ils, n’a pas de sens, c’est une terminaison de mot ; de même que dans Quinquatrus, mot qui sert à désigner le cinquième jour après les ides, atrus ne signifie rien ; pour moi, je partage l’opinion de L. Élius et de M. Varron, qui prétendent que dans les campagnes on appelait les bœufs triones, corruption de terriones, mot qui désignait les animaux propres à cultiver la terre. C’est pourquoi cette constellation nommée par les Grecs le Chariot Ἄμαξα, parce qu’elle a cette forme, reçut de nos ancê-