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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE III


livre de ses Images dit qu'il est assez difficile de savoir lequel de ces deux poètes est né le premier ; mais qu'il n'est pas douteux qu'ils furent pendant quelque temps contemporains. A l'appui de son opinion, il cite une inscription tracée sur le trépied qui fut consacré par Hésiode sur le mont Hélicon. Le poète Attius, dans le premier livre de ses Didascaliques, se sert de bien pauvres arguments pour établir qu'Hésiode est venu le premier. « Lorsqu'Homère, dit-il, au commencement de son Iliade, dit qu'Achille est le fils de Pélée, il néglige de nous apprendre quel est ce Pélée ; sans contredit, il n'eût pas manqué de nous en instruire, si déjà Hésiode ne nous eût fait connaître ce personnage. De même, en parlant du Cyclope, il ne dit point qu'il n'a qu'un œil ; certes il n'eût pas passé sous silence un trait aussi remarquable, si Hésiode ne nous en avait instruit déjà dans ses vers. » On est encore beaucoup moins d'accord sur la patrie d'Homère. Selon les uns, il naquit à Colophon ; selon les autres, à Smyrne ; quelques-uns font de lui un Athénien, d'autres un Égyptien ; Aristote affirme qu'il est natif de l'ile d'Ios. M. Varron, dans le livre premier de ses Images, place cette inscription au bas du portrait d'Homère :

Cette chèvre blanche indique le lieu où repose Homère : car une