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AULU-GELLE


ment pour dire qu'il n'y avait aucune différence entre deux choses : « Il en est d'Accitus comme de Titius. » Il veut faire entendre qu'il réserve le même sort aux enfants qui naissent au dixième et à ceux qui viennent au onzième mois. Si la femme ne peut porter son fruit jusqu'au onzième mois, il est difficile de comprendre pourquoi, dans Homère, Neptune dit à une jeune fille qu'il vient de séduire :

Jeune fille, réjouis-toi de t'être unie à moi ; l'année, en achevant sa révolution, te verra mettre au jour deux illustres rejetons : car les caresses des Immortels sont toujours suivies de la fécondité.

Je montrai ces vers à plusieurs grammairiens : les uns soutinrent qu'au temps d'Homère, comme dans le siècle de Romulus, l'année n'était pas de douze mois, mais seulement de dix ; les autres pensaient qu'il convenait à la majesté du dieu que l'enfant dont il était le père grandit plus longtemps dans le sein de sa mère; d'autres me firent des réponses plus frivoles encore. Mais Favorinus me dit que le mot περιπλομένου ne signifiait pas que l'année était révolue, confectus, mais seulement qu'elle était bien avancée, affectus, mais il donna au mot affectus un sens