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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


ner du penus une définition bien satisfaisante. On sait, en effet, que Q. Scévola a défini ainsi penus : « Penus est ce que l'on boit et ce que l'on mange. Comme le remarque Mucius, par ce mot on doit entendre les choses dont on fait provision d'avance pour le repas du père de famille ou de ses enfants, et pour celui de toutes les personnes chargées des travaux tant du père de famille que de ceux de ses enfants. Penus ne peut pas se dire de ce que l'on prépare chaque jour pour le boire et le manger du matin et du soir : mais ce qu'on entend au juste par ce mot, ce sont les objets de consommation serrés et mis en dépôt pour un usage assez long ; le mot penus vient de ce que ces objets ne se trouvent pas sous la main , mais qu'ils sont serrés et renfermés dans un endroit retiré de la maison, intus ou penitus. »

« Bien que mes goûts m'aient dirigé vers l'étude de la philosophie, reprit Favorinus, je n'ai pas cru que ces connaissances me fussent inutiles, parce qu'il me paraît aussi honteux pour des citoyens romains, parlant la langue latine, de ne pas désigner un objet par le mot propre, que ridicule de ne point nommer quelqu'un par son nom. »

C'est ainsi que Favorinus savait changer une conversation banale, froide et minutieuse, en un entretien instructif et utile pour ses auditeurs ; ce qu'il faisait sans affectation, sans pédan-