Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/331

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culin. Voici le passage de Gésellius : « Ennius a employé cor et plusieurs autres mots semblables au masculin, car, dans le trei- zième livre des Annales, il a dit quem cor. » Il cite ensuite ces deux vers d' Ennius :

Hannibal audaci dum pectore de me hortatur. Ne bellum faciam : quem credidit esse meum cor?

Lorsque Annibal est assez audacieux pour m*exhorter à ne point faire la guerre, quel cœur me suppose-t-il donc?

C'est Antiochus, roi d'Asie, qui parle ainsi. II s'étonne et s'in- digne que le Carthaginois Annibal veuille le détourner de faire la guerre aux Romains. Or, Césellius entend ces vers comme si Antiochus disait : Annibal veut me dissuader de faire la guerre; en agissant ainsi, quel cœur me croit-il donc? Et combien ne me croit-il pas méprisable, lorsqu'il veut me persuader une telle lâcheté? Tel est le sens adopté par Césellius; mais celui d'En- nius est bien différent; car il faut prendre trois vers, et non deux, pour avoir toute la pensée du poëte, et Césellius a néglige le troisième :