Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/335

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le discours de Caton pour les Rhediens, autorise, ce me semble, notre critique, et certes, elle mérite d*être critiquée bien plus que le discours lui-même. 11 accuse d*abord Torateur d*avoir maladroitement, àvaywywç , comme il dit, débuté d'un ton plein d'insolence, d'aigreur et de reproche, lorsqu'il /nanifeste la crainte que les sénateurs, privés de la raison par l'excès de la joie et par l'ivresse des prospérités de la république, ne soient incapables de délibérer, et hors d'état de juger, de décider selon les règles de l'équité. « Dans Texorde, dit le critique, les patrons qui plaident pour des accusés doivent se concilier la bienveil- lance des juges; au moment où les esprits, dans l'attente de la cause, sont incertains et froids, c'est par des témoignages de considération et par des paroles respectueuses qu'il faut, les flat- ter, au lieu de les irriter par des injures et d'impérieuses me- naces, » Tiron transcrit ensuite cet exorde, dont voici les ter- mes : « Je le sais, d'ordinaire les succès et la prospérité exaltent l'âme de la plupart des hommes, de telle sorte que leur orgueil, leur fierté s'accroît sans mesure; c'est pourquoi je crains fort, au moment où notre fortune est arrivée à son comble, qu'une décision funeste ne nous attire quelque malheur qui détruise notre prospérité et fasse éva-