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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


dants et impersonnels. C. Gracchus s’est servi d’une locution semblable dans un discours qui a pour titre : Sur Quintus Popilius au sujet des assemblées. Voici le passage : Credo ego inimicos meos hoc dicturum, je crois que mes ennemis le diront. N’est-il pas évident que la même raison a fait employer dicturum et futurum au lieu de futuram et dicturos ? devant être, devant faire, devant dire. Cette tournure est tout aussi conforme aux règles de la grammaire que celle qui permet, en grec, de rattacher à des sujets de tous les nombres et de tous les genres indistinctement des mots tels que ceux-ci : ποιήσειν, ἔσεσθαι, λέξειν et autres semblables. Mon ami dit que, dans le troisième livre des Annales de Cl. Quadrigarius, on trouvait aussi ces mots : Dum ii conciderentur, hostium copias ibi occupatas futurum, pendant que ceux-ci seront égorgés, les troupes des ennemis seraient occupées en cet endroit.

Le même Quadrigarius commence ainsi le dix-huitième livre de ses Annales : — Si pro tua bonitate et nostra uoluntate tibi ualetudo suppetit, est quod speremus, deos bonis bene facturum, si vous conservez une santé telle que le méritent vos vertus et que nous la désirons, il y a lieu d’espérer que les dieux favoriseront les gens de bien. Dans le vingt-quatrième livre de Valérius Anthias, on trouve une semblable tournure : Si hae res divinae factae riteque perlitatae essent, haruspices dixerunt,